La mirabelle

La Mirabelle

La Lorraine est connue pour son fruit emblématique la mirabelle. Cette variété de prune fut introduite chez nous aux alentours du XVéme siècle.
La légende rapporte que la mirabelle fut offerte aux lorrains afin de les aider à panser les plaies de la terrible guerre de Trente ans en leur donnant un peu de plaisir. C’est devenu le fruit emblème de la région pour une raison simple : c’est en Lorraine et nulle part ailleurs dans le monde que l’on trouve la plus forte concentration de mirabelliers sur un même et unique territoire ! Ce fruit d’or, récolté à la fin de l’automne, permet lui aussi d’accommoder de nombreux plats : tartes, confitures, fruits au sirop….Cependant, la mirabelle est aussi utilisée pour la préparation d’une eau de vie sucrée qui réchauffe le coeur des Lorrains lors des rudes hivers !! A Virming, nous disposons d’une distillerie et de bouilleurs de crus qui perpétuent la tradition. Le processus est simple, le fruit récolté après une période de fermentation est cuit à très haute température dans un alambic.

La vapeur d’alcool qui s’en échappe est refroidie à travers un serpentin de cuivre et devient donc de l’eau … de vie !

Le coq du clocher

De notre clocher, trente années nous contemplent…Elément central du village, l’église demeure le point de convergence des vécues. C’est elle qui rythme de ces cloches et cérémonies le temps des campagnes.

C’est elle aussi qui indique le temps de demain.L’église, météorologue avant l’heure ? Bien sûr ! Voyez, au sommet de sa flèche, cet étrange girouette qui se tourne au gré du vent, indiquant, pour ceux qui savent déchiffrer cette danse ancestrale, le temps à venir. Crête au vent et cou tendu, le coq de notre village (nous parlons bien sûr de celui qui orne le clocher !) a donc cette tâche délicate de renseigner le plus judicieusement possible tous ceux qui espèrent en une clémence du ciel.

Malheureusement pour Virming, ce gardien des secrets d’Eole avait disparu depuis 1956. Encore coquelet, notre gallinacé posé là en 1953 n’avait su résister au caprice d’une tempête lorraine et s’était envolé vers d’autres cieux plus clément.

En 1987, le village décide de redonner une seconde chance à un coq d’envergure (plus d’un mètre !) et de 28 kg, confectionné par Joseph Schmitt, dinandier de son état. Cette oeuvre, permise grâce au dynamisme des habitants, nécessita cependant l’utilisation d’une grue de 60 tonnes afin de placer le nouveau coq sur son piédestal pivotant. L’église avait retrouvé son visage, et les anciens, le plaisir d’apprendre aux ignorants que nous sommes, que point n’est besoin de s’abîmer les yeux sur une image télévisée :

un peu d’expérience et un bon coq – girouette valent tous les bulletins météo du monde !

L’orgue

  • L’une des richesses de notre patrimoine réside dans l’instrument décrit comme les trompettes du Seigneur dont chaque sonnerie est une prière et qui exaltent l’unité de foi de la communauté , les orgues donc.”

En effet, le département de la Moselle renferme de véritables trésors instrumentaux dont les plus anciens datent du 16éme siècle ! A Virming, nos orgues sont de facture contemporaine : 1988. L’instrument d’auparavant était trop abîmé par le temps pour être réparé. Grâce à la générosité des habitants du village et à une formidable solidarité, les orgues purent être reconstruites.
Composition de l’orgue :

  • Clavier manuel C-A°-D-d”’ 51 notes,
  • Bourdon 8′ 8/DViole 8′,
  • Flûte traversière 8′ D c dièze,
  • Montre 4′,
  • Flûte à cheminée 4′ 8/DNazard 3′ 8/D,
  • Doublette 2’Tierce étroite 1 3/5′ D,
  • Mixture III-IV 1′,
  • Trompette 8′ 8/DPédale C-A°-D-d’ 27 notes,
  • Buzène 8′,
  • Tremblant doux Tirasse mobile.

En effet, les fêtes du village organisées pendant la période estivale ont permis de récolter suffisamment d’argent pour subvenir aux coûts de fabrication. L’ensemble est remarquable d’ingéniosité : de petite taille, les orgues prennent place sur la tribune de l’église, en lieu et place des anciennes.

Réalisées dans du hêtre clair, elles dégagent un son clair et original reconnu par les plus grands organistes. Des compacts discs ont d’ailleurs été enregistrés à l’intérieur de l’église. L’originalité de ce patrimoine en Moselle appelait une action culturelle novatrice.Ainsi, en 1991, le Conseil général instaurait la première Route des Orgues à travers le département. Ainsi, pendant l’été résonnaient les instruments grâce aux talents des plus grands à chaque étape de cette route particulière. Virming fut ainsi choisit à plusieurs reprises pour son acoustique originale. Le loup de l’orgue. Sur la partie sommitale de gauche de l’instrument, l’œil exercé aperçoit un loup sculpté dans le bois ! L’étrange animal ouvre une gueule béante d’où s’échappe une large langue rouge ! Volonté d’effrayer les ouailles de notre village ? …

Non, il rappelle le sobriquet affublé aux habitants de Virming autrefois, les Wirmingenwolf ou Loups de Virming, réputés pour leur caractère taciturne et la solitude de leur village dans la campagne lorraine. “

Histoire

stanislas-leszczynskiVirming n’est possession française qu’au 18ème siècle. En effet, autrefois terre du duc de Lorraine, le village n’entre véritablement dans le giron français qu’à la mort de Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV, en 1766.

Auparavant, il participe à l’histoire du duché, marquée essentiellement par la terrible Guerre de Trente Ans (1618-1648) qui oppose au départ les princes protestants allemands et les Habsbourg, souverains catholiques de l’Empire Germanique.

Un puit oublié ?

Le visiteur égaré dans les forêts de notre village trouvera peut être, au hasard de sa promenade, un endroit quelque peu oublié des hommes, reclus dans un petit vallon, à l’abri du temps…

Ce lieu ancestral demeure masqué par des buissons et des taillis, véritables gardiens naturels de ce trésor de notre mémoire. Là, pour qui sait s’armer de courage et de patience, après les ronces qui vous piquent, après les bruits des animaux effrayés, le trésor s’étale sous les yeux : un vieux puits de pierre, figé par le temps et qui semblait vous attendre… Un puits ? Pas n’importe quel puits, un de ceux qui font la mémoire des hommes, un de ceux dont plus personne ne peut dire la provenance, un puits qui semble toujours avoir été là, et peut être même avant que l’Homme fut…
puit
Oui, un puits, mais pas n’importe quel puits, un puits qui a vu naître toutes celles et tous ceux qui ont vécu dans notre village.Oui, c’est vrai, les anciens racontent que de cet endroit naissent les enfants de Virming, de ces eaux claires et profondes qui vous glacent les mains en hiver et rafraîchissent l’été lorrain. Ces eaux maternelles, mémoire vivante et commune, ventre nourricier d’où tout s’échappe, rient au doux soleil du printemps et murmurent leurs secrets à l’automne languissant. Quelques tristes incrédules ont cru bon de donner une identité toute rationnelle à ces pierres rondes : elles auraient été construites sur une antique route gallo-romaine comme le témoigne leur nom route des Païens.

Mais n’est-ce pas justement pour ces incrédules sans poésie que ce lieu magique est apparu, afin qu’ils n’oublient jamais l’humilité de leur existence ?

Voyez vous mêmes, perdez-vous au creux de ce vallon, au delà de nos vignes, et puis, non sans mal il est vrai, vous découvrirez ce vieux puits solitaire, aux bonnes eaux fécondes. Asseyez vous le temps d’un instant et tendez l’oreille : ce murmure rieur qui s’échappe et caresse votre oreille vous conte avec délice le secret de ce lieu plein de symbole, celui d’une naissance permise par le mariage de la pierre et de l’eau…

Mais n’est-ce pas là en résumé l’histoire de l’humanité ?