Le coq du clocher

De notre clocher, trente années nous contemplent…Elément central du village, l’église demeure le point de convergence des vécues. C’est elle qui rythme de ces cloches et cérémonies le temps des campagnes.

C’est elle aussi qui indique le temps de demain.L’église, météorologue avant l’heure ? Bien sûr ! Voyez, au sommet de sa flèche, cet étrange girouette qui se tourne au gré du vent, indiquant, pour ceux qui savent déchiffrer cette danse ancestrale, le temps à venir. Crête au vent et cou tendu, le coq de notre village (nous parlons bien sûr de celui qui orne le clocher !) a donc cette tâche délicate de renseigner le plus judicieusement possible tous ceux qui espèrent en une clémence du ciel.

Malheureusement pour Virming, ce gardien des secrets d’Eole avait disparu depuis 1956. Encore coquelet, notre gallinacé posé là en 1953 n’avait su résister au caprice d’une tempête lorraine et s’était envolé vers d’autres cieux plus clément.

En 1987, le village décide de redonner une seconde chance à un coq d’envergure (plus d’un mètre !) et de 28 kg, confectionné par Joseph Schmitt, dinandier de son état. Cette oeuvre, permise grâce au dynamisme des habitants, nécessita cependant l’utilisation d’une grue de 60 tonnes afin de placer le nouveau coq sur son piédestal pivotant. L’église avait retrouvé son visage, et les anciens, le plaisir d’apprendre aux ignorants que nous sommes, que point n’est besoin de s’abîmer les yeux sur une image télévisée :

un peu d’expérience et un bon coq – girouette valent tous les bulletins météo du monde !